Liste par ordre alphabétique commune de
Plouézoc'h
Palud (la)
Forme Bretonne normalisée : Ar Palud
Commune : Plouézoc'h
Variantes : La palude
Explications : du latin "palus, paludis" = "marais" ; le terme est en breton un gallicisme ou un latinisme ; à moins qu'il ne s'agisse aussi – comme il arrive souvent – d'une racine celtique ancienne, cousine du terme latin.
Le sens originel est celui de marécage, mais le terme s'est localement spécialisé, en un sens plus restreint, pour désigner les marais littoraux ; plus précisément et plus tardivement sans doute, pour désigner les parties les plus fermes de ces terres incertaines du bord de mer, celles qui se prêtent aux activités économiques de la pêche, de l'exploitation des coquillages ou des goémons.
LA PALUDE
Pant (le)
Forme Bretonne normalisée : Ar Pant
Commune : Plouézoc'h
Variantes : Corniou Pant
Explications : Probablement gallicisme issu du français "pente" ; la petite ferme ainsi désignée est voisine du lieudit "Corniou", et établie sur le versant même, passablement escarpé, de la rivière du "Corniou".
"Corniou Pant" est une formation grammaticale intéressante et doit être considérée comme authentiquement bretonne ; la détermination fonctionne par simple juxtaposition, et le substantif déterminant prend une valeur quasiment adjectivale, comme dans les formations si répandues du type "hent karr" / "route charrette" = "voie charretière" ; on a ici "Corniou pant" / "Corniou pente" = "la maison (de Corniou) pentue" ou plus correctement "la maison sur le versant pentu".
LA MAISON DE CORNIOU SUR LE VERSANT ESCARPÉ, ou LA MAISON SUR LA PENTE
Park an Aotrou
Forme Bretonne normalisée :
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : de "park" = "champ" + "an", article + "aotrou" = "le seigneur, le propriétaire".
"aotrou", localement prononcé "otrou", est, contrairement à l'apparence, un singulier ; le pluriel est "aotrouned" / "aotroned" ; le mot, comme on sait, signifie aussi "monsieur", dans tous les emplois de ce terme en français.
"an Aotrou", ou bien "ar Mestr" (= "le Maître"), désignait chez les paysans le propriétaire, qui était souvent le hobereau propriétaire.
LE CHAMP DU MAÎTRE, ou DU PROPRIÉTAIRE
Park ar Breur
Forme Bretonne normalisée :
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : de "park" = "champ" + "ar", article + "breur" = "frère".
Il s'agit toujours, comme pour "park an aotrou", de compléments de noms.
Il est probable que "breur", plutôt que nom commun, est ici nom propre : "Frère" ou "Le Frère".
LE CHAMP DU SIEUR LE FRÈRE, ou DE MONSIEUR FRÈRE
Passage Bel Air
Forme Bretonne normalisée : An Treizh
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : Appellation française ancienne du "Dourduff-en-Mer".
Cf. l'article "Dourduff"
Pen an roz
Forme Bretonne normalisée : Penn an Roz, Penn ar Roz
Commune : Plouézoc'h
Variantes : Penanroz, Pen ar roz
Explications : de "penn" = id. "bout, haut" + "an", forme ancienne d'article (on dit aujourd'hui "ar" devant un nom commençant par "r") + "roz" ou "ros", fém. = "hauteur, coteau, tertre".
La formule syntaxique est toujours ici celle du complément de nom, comme dans tous les exemples précédents en "park - ", en - "penn" : absence d'article devant le déterminé, présence d'un article sans aucune préposition devant le déterminant.
LE HAUT DU COTEAU
Pen ar C'hra
Forme Bretonne normalisée : Penn ar C'hra
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : de "penn" = id. "bout" + "ar", article + "c'hra" = "côte, montée", forme mutée de "kra" ou "krav", masc. (mutation par spiration, "k" / "c'h", après l'article à l'initiale d'un nom masc. sing.).
Ce mot semble apparenté à la racine "cnech" évoquée à propos de "nec'h coat" (Cf. plus haut) et à ses dérivés de types "krec'h", "créac'h", etc.; il est d'un emploi constant dans le langage quotidien comme en toponymie.
LE BOUT, LE HAUT DE LA CÔTE
Pen ar Guer
Forme Bretonne normalisée : Penn ar Ger
Commune : Plouézoc'h
Variantes : Penanguer
Explications : de "penn" = id. "tête, bout" + "ar", article + "ger", forme mutée de "ker", fém. = "maison, hameau, village, ville", etc. ; ici probablement "hameau", bien qu'il soit aujourd'hui réduit.
Il se peut que "penn" ait en certaines occasions – peut-être ici – une valeur symbolique ou d'importance relative plutôt que simplement topographique : plutôt que "le bout du hameau" ou "le haut du hameau", "la maison principale du village".
La pronconciation locale dit "pènaguêr", l'accent étant sur la dernière syllabe ; la réduction de l'article "ar" à la seule voyelle "a", comme ici, est un phénomène courant dans les toponymes ; quand il n'y a pas chute pure et simple de l'article.
LE HAUT DU VILLAGE, LE BOUT DU VILLAGE
Penn an allée
Forme Bretonne normalisée : Penn an Alez
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : de "penn", masc. = "tête", "commencement, extrémité, bout de" + "an", article + "allée" pour "alez", gallicisme.
N. Il est parfois difficile de démêler quel "bout" désigne "penn", celui du commencement ou celui de la fin, malgré l'opposition de principe claire que l'on a entre "penn" = "commencement" et "dibenn" = "fin" ("di-" est un préfixe privatif ou inverseur de valeur).
LE BOUT DE L'ALLÉE
Petite Grève (la)
Forme Bretonne normalisée : An Aod Vihan
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : Traduction française de "An Aod Vihan".
Cf. les articles "(an) Arvor" et "(an) Aod Vihan".
Pérohen
Forme Bretonne normalisée : Peroc'henn, Penn Roc'henn
Commune : Plouézoc'h
Variantes : Perrohan, Perohant
Explications : de "penn", id. = "bout" + "roc'henn", de "roc'h", fém. = "roche, rocher, roc", suivi du suffixe "-enn", qui n'a pas ici sa valeur habituelle de singulatif (qui a pour effet de singulariser un objet dans un amas collectif d'objets), mais la valeur contraire et paradoxale identique à celles du suffixe "-eg" (quelquefois "-id", "-od") désignant une étendue plantée de, ou couverte de quelque chose ; Cf. l'exemple antérieur de "evlec'henn" = "ormaie", à l'article "Kernéléhen".
Peroc'henn est effectivement situé sur une pointe et un secteur littoral particulièrement rocheux, face à Térénez.
Le passage de la forme primitive de complément de nom : "penn ar roc'henn" à "perroc'hen" puis "perohen", qui correspond à la prononciation actuelle ("pèrohên", accentué sur la syllabe centrale), s'explique par la force redoublée du "r" à l'initiale de la syllabe accentuée, qui a pour effet d'amuir (en terme de phonétique = "rendre muet") le "n" final de la syllabe initiale. Phénomène fréquent en toponymie bretonne : Cf. "Perros", issu de "Penn ar roz" = "le bout, le haut du tertre".
LE BOUT DE LA ROCAILLE
Plessis (le)
Forme Bretonne normalisée : Ar C'henkis
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : Le français "plessis" est une survivance en toponymie d'un ancien français "plaisse" ou "plesse" signifiant "barrière" ou "clôture", du verbe "plaissier" ( = "entrelacer") issu d'un latin vulg. "plaxare" au lieu du latin class. "plectere", au sens de "plier, fléchir, tresser".
Il s'agissait donc au départ d'une clôture formée de branchages entrelacés ; selon une dérivation naturelle de sens, par métonymie (désignation de la partie par le tout, ou inversement), l'enclos a fini par désigner la chose enclose, c'est à dire la maison.
Le terme breton "kenkis", ou "kenkiz", a exactement la même origine en celtique et les mêmes sens : d'une clôture de branchages tressés il finit par désigner aussi la maison dans sa clôture, puis généralement toute maison, avec ou sans enclos, et spécialement, selon les usages locaux, la ferme.
Le mot est en principe féminin, mais le genre paraît assez indéterminé : on le trouve sous la forme "ar genkis" (fém.) ou, plus souvent dans notre région, "ar c'henkis" (masc.) ; le pluriel est "kenkiziou" et localement "kenkijou".
Porz ar Prat
Forme Bretonne normalisée : Porzh ar Prad
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : de "porzh" = "porche, cour, ferme avec cour fermée, ferme" + "ar", article + "prad" = "pré".
On peut aussi, comme toujours (ou au moins si souvent…), admettre que le déterminant est ici un ndh : "Prat" ou "ar Prat", "Le Prat".
LA FERME DU PRÉ, ou LA FERME DE MONSIEUR PRAT
Porz Kerc'hoant
Forme Bretonne normalisée : Porzh Kerc'hoant
Commune : Plouézoc'h
Variantes :
Explications : de "porzh" = id. "cour", etc. + "ker" = "maison" + "c'hoant", adjectif, forme mutée de "koant" = "joli".
"c'hoant" ne peut pas se rapporter à "ker", qui est féminin, et entraînerait donc une mutation par affaiblissement "k" / "g" : "ker goant" ; il ne s'agit donc pas de "la maison jolie".
La mutation "koant / "c'hoant" suppose cependant la présence d'un article devant le nom masculin : "ar c'hoant ; on voit qu'il s'agit du patronyme "Koant", "ar C'hoant", "Coant", "Le Coant". Il s'agirait en ce cas d'une succession de compléments de noms en cascade : "la cour de la maison de monsieur Coant" ; cela n'est pas impossible, mais peu vraisemblable.
Il s'agit plutôt d'un patronyme composé "Kerc'hoant", comme cela se présente souvent ; et d'un complément de nom simple : "la maison (à cour fermée), la maison sur cour du sieur Kerc'hoant" (ou "Monsieur Joly, ou Dujoly"…).
LA MAISON DU SIEUR KERC'HOANT
Pouldu
Forme Bretonne normalisée : Ar Poulldu, ar Poull Du
Commune : Plouézoc'h
Variantes : Le Pouldu
Explications : de "poull" = "mare, fosse, anse" + "du", adj. = "noir".
LA MARE NOIRE
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